Le 1er mars 2006, Joëlle Aubron mourait d’un cancer. Cette combattante révolutionnaire, membre d’Action Directe avait été arrêtée le 21 février 1987 avec trois de ses camarades. Condamnés tous les quatre à la réclusion à perpétuité, ils avaient enduré de nombreuses années de placement à l’isolement total. Après 17 ans d’incarcération, en juin 2004, Joëlle Aubron avait pu arracher une suspension de peine en raison d'un cancer avec métastases au cerveau.
Sortie de prison, Joëlle a continué le combat militant, jusqu’au bout, et en priorité pour la libération de ses camarades toujours incarcérés à l’époque.
Le 16 décembre 2005, quelques semaines avant sa mort, elle participait à un meeting pour Georges Ibrahim Abdallah, communiste libanais incarcéré en France. Avec toute l’énergie qui lui ressemblait tant, elle a lu une déclaration de soutien signée « Les prisonniers d'action directe, Nathalie MENIGON, Georges ClPRIANl, J.Marc ROUILLAN, et Joëlle AUBRON (en suspension de peine) ».
En mémoire à Joëlle, ces quelques mots qu’elle nous a lus ce jour-là : « La solidarité est une arme. Elle le demeurera tant que son avancée et sa conscience révèlent le lien direct entre la libération des prisonniers et le développement du mouvement révolutionnaire. ».
A Joëlle, et aux mille coquelicots, bien rouges et noirs, qui chaque année fleurissent pour elle.
J^- Bagnolet – 1er Mars 2016 - Publié sur LeDesordre