LE DESORDRE

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PRISONNIERES & PRISONNIERS POLITIQUES, LUTTES, GEORGES IBRAHIM ABDALLAH, جورج ابراهيم عبدالله


Pour Georges Abdallah

Publié par LE DESORDRE sur 8 Mai 2013, 08:34am

Catégories : #Georges Abdallah

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24 octobre 1984, Georges Abdallah est arrêté à Lyon. Aujourd’hui il est toujours en prison.

Il a été jugé dans les années 80 pour complicité d’assassinat d’un membre des services secrets israéliens et d’un attaché militaire étatsunien. Il a été condamné par une cour spéciale à une peine dite à « perpétuité » avec une peine de sûreté de 15 ans. Cette peine de sûreté est terminée depuis 1999.

Georges Abdallah est enfermé dans les geôles françaises depuis bientôt 29 ans et l’Etat français, à travers ses juges, s’oppose à sa libération.

Lorsque Georges Abdallah a été arrêté, François Mitterrand (PS) était président en France et Ronald Reagan (Républicain) président aux Etats-Unis. Depuis ces deux-là sont morts dans leur lit et Georges Abdallah est toujours en prison. Se sont succédés aux US Georges Bush père (Républicain), Bill Clinton (Démocrate), Georges Bush fils (Républicain), Barack Obama (Démocrate), et en France Jacques Chirac (RPR-UMP), Nicolas Sarkozy (UMP), François Hollande (PS).

Depuis bientôt trois décennies des deux côtés de l’Atlantique les gouvernements impérialistes successifs s’opposent à la libération de Georges Abdallah. Aux US, dernièrement encore, des membres du congrès, aussi bien républicains que démocrates, ont signé un courrier pour s’insurger contre une éventuelle libération de Georges Abdallah. En France, la précédente demande de libération de Georges Abdallah a été refusée sous un gouvernement UMP et la dernière en date a été jugée irrecevable en cassation sous un gouvernement PS.

Objectivement alliées sur ce dossier, les administrations françaises et étatsuniennes veulent garder Georges Abdallah en prison car c’est leur ennemi. Un ennemi du capitalisme, un ennemi de l’impérialisme et un ennemi du sionisme. La justice française motive officiellement l’enfermement sans fin de Georges Abdallah en raison de la force intacte de ses convictions politiques. Georges Abdallah reste en prison car il ne renie pas son engagement.

La décision politique de garder Georges Abdallah en prison se cache toujours derrière un alibi judiciaire. Comme l’écrit Georges Abdallah « Il y a toujours un juge, un tribunal et toute une cérémonie qui laisse paraître en fin de compte, une décision judiciaire, après débat contradictoire, plaidoiries des avocats et délibération etc ». Chaque étape de ce cérémonial dure des mois et des mois. Le soutien ne doit pas se laisser paralyser par ces échéances trompe-l’œil.

Un nouveau rapport de force peut conduire à la libération de Georges Abdallah qui dans un article écrivait fin 2012 : « C’est à partir du moment où les diverses initiatives solidaires commencent à fleurir en s’affirmant d’emblée sur le terrain de la lutte anticapitaliste, toutes les mesures de répression et d’anéantissement préconisées durant des années contre les prisonniers révolutionnaires s’avèrent dorénavant inefficaces et complètement inappropriées. En fonction de cette nouvelle donne, les agents de la justice bourgeoise (juges, et autres services auxiliaires de la répression…) se rendent compte que l’enfermement indéfiniment ainsi que toutes les mesures d’anéantissement dont font l’objet, les prisonniers révolutionnaires depuis tant d’années, deviennent de plus en plus contreproductifs. ».

Année après année l’Etat français, sous gouvernement PS ou UMP, démontre qu’il est le maître du terrain judiciaire. A nous d’occuper le terrain politique.

C’est en se mobilisant toujours plus sur le terrain de la lutte anticapitaliste, anti-impérialiste et antisioniste que nous apporterons le soutien le plus significatif au prisonnier révolutionnaire Georges Abdallah.

Des camarades du soutien – Paris Mai 2013                          http://ledesordre.over-blog.com

 

« Georges Ibrahim Abdallah a grandi au Liban à une époque où la crise structurelle de l’entité libanaise devenait de plus en plus insurmontable. Pour conjurer tout changement et contrer la radicalisation du mouvement des masses populaires et de la jeunesse, la bourgeoisie n’hésita pas à pousser vers la guerre civile confessionnelle. L’affirmation de la réalité révolutionnaire palestinienne sur le devant de la scène régionale et libanaise a démultiplié la portée des diverses initiatives de luttes sociales fleurissant au début des années 70.

Très vite, elle constitua la cible privilégiée de toutes les forces fascisantes de la bourgeoisie réactionnaire. Ainsi à la veille de l’éclatement de la guerre civile de 1975 la crise du système a changé de nature et la portée des enjeux. Les « ceintures de la misère » autour de Beyrouth, les villes et les villages du Sud et les camps de réfugiés aux abords des principales villes incarneront dès lors et pour de longues années les enjeux locaux, régionaux et internationaux du mouvement révolutionnaire... Dans des moments d’intense humanité face à la barbarie, cette réalité de lutte, de résistance et de sacrifice a construit la conscience politique de Georges Ibrahim Abdallah et déterminé son engagement révolutionnaire. Tout naturellement, il a choisi la résistance face aux massacres de masse perpétrés par les bourgeois confessionnalistes de tout bord et leurs alliés israéliens et franco-américains. La Quarantaine, Naba’a, Tal Azza’atar, Sabra et Chatila et combien d’autres tueries sont restées dans nos mémoires et c’est à lui seul que les juges osent exiger l’amende honorable ?

Longtemps aux côtés de la gauche révolutionnaire arabe, il a résisté quand son pays était occupé par les Israéliens et les forces impérialistes. Et alors que de nos jours, l’horizon s’obscurcit dans cette région, il est un des derniers prisonniers de la vieille guerre civile. »

 

Extrait de la déclaration du 26 février 2006 écrite à la Centrale de Lannemezan  et signée « Les prisonniers révolutionnaires : Georges Ibrahim Abdallah et J.Marc Rouillan » 

 

 

   

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